Le nom de Parentium est assurément préromain (Crevatin 1990, p. 67) ; présent également en Liburnie septentrionale (CIL III 15053), il appartient au groupe istro-liburnien, mis en valeur sur le plan onomastique par D. Rendić Miočević (1960) et J. Šašel (1977).
La ville occupe une étroite péninsule (fig. 1) à mi-chemin entre le fleuve Mirna/Quieto au nord et le canal de Leme au sud, limites de son territoire à l’époque romaine.
Parentium est selon toute vraisemblance une fondation césarienne, mais son site a connu une occupation protohistorique, dont on a retrouvé les traces en particulier lors de la fouille des fondations de la tour occidentale qui encadrait la porte romaine puis médiévale (Baldini 1997, Buršić Matijašić 2007, 271-272).
On considère aujourd’hui que la colonia Iulia Parentium remonte à César, peut-être en même temps que celle de Pola, vers 46, comme pourrait en témoigner le caractère contemporain des centuriations des deux cités (Šašel 1987, 69 ; Matijašić et Tassaux 2001, 30 ; Marchiori 2009) ; il est vraisemblable qu’elle ait été d’abord un municipe datant du proconsulat de César, voire antérieurement à lui (discussion dans Vedaldi Iasbez 1994, p. 370-372)
Cette ville, qui est l’une des plus fouillées de la Croatie, attend aujourd’hui d’être étudiée. La ville républicaine, dont le plan a traversé vingt siècles, est exactement orientée nord-sud / est-ouest, suivant en cela l’orientation de la péninsule. Comme Pola, elle est dotée d’un forum et d’un capitole, et protégée par un rempart dont quelques éléments ont subsisté jusqu’à aujourd’hui ainsi que la base de la tour sud de la porte orientale. La ville est partagée en une série d’insulae découpées selon deux grands axes. Lors de travaux, on retrouve régulièrement le pavement romain à 0,70 m sous le pavement vénitien.
A l’époque impériale, la ville s’embellit tandis que le monument le plus important, le grand temple identifiable au capitole de la colonie, est réparé. C’est sans doute celui-ci qu’Abudius Verus, ancien préfet de la flotte de Ravenne, restaure au début du IIe s. comme le mentionne l’autel dédié à Neptune et aux dieux Augustes.
En revanche, l’existence d’un temple de Diane au sud du grand temple ne repose que sur des légendes locales, et par ailleurs, la restitution qu’en propose Baldini n’est qu’une pure hypothèse, peu crédible.
L’Antiquité tardive et le Haut Moyen se marquent par une double évolution : d’un côté, l’embellissement de la ville se poursuit par la construction de monuments religieux (complexe épiscopal, églises de Saint-Thomas et de Saint-Blaise) et de l’autre, on constate la ruralisation de l’espace urbain, comme à Tergeste, Pola et Nesactium, avec la présence de pressoirs à huile en plein cœur de la ville.
L’âge d’or de Parentium paléochrétienne advient au milieu du VIe s. avec la construction de la basilique eufrasienne, bâtie par l’évêque Eufrasius au temps de Justinien. La basilique, richement ornée de mosaïques, appartient à l’un des ensembles épiscopaux les mieux conservés du monde romain, avec baptistère et palais de Le nom de Parentium est assurément préromain (Crevatin 1990, p. 67) ; présent également en Liburnie septentrionale (CIL III 15053), il appartient au groupe istro-liburnien, mis en valeur sur le plan onomastique par D. Rendić Miočević (1960) et J. Šašel (1977).